Par une journée ensoleillée de la fin du mois du mai, l’envie me prend d’aller me promener en pleine nature avec ma famille. Mes enfants ont 5 et 8 ans. Nous choisissons donc une courte distance de 5 km. Le circuit du Lême aux Baux-de-Breteuil, me semble idéal pour cette sortie. Un randonneur chevronné parcourrait le circuit en 1 heure. Avec les enfants, nous le bouclerons en 1h45.

A 10h du matin, le vent est frais, mais le soleil chauffe déjà bien. Les enfants gardent leur pull. Sur la première partie du parcours, nous sommes à découvert puisque le chemin traverse un champ de blé. A cette époque de l’année, les épis sont déjà formés, mais le blé est encore vert.

Nous sommes sur l’emplacement de l’ancien prieuré du Désert créé par Saint Melaine, évêque de Rennes, au VIe siècle. Sainte Suzanne a été honorée au prieuré à cause d’une partie de ses reliques qu’on y concevait. C’est pourquoi la chapelle à côté de laquelle nous marchons porte le nom de la sainte.

En longeant le bâtiment, nous découvrons avec étonnement un groupe de moutons allongés à l’ombre d’un arbre, bien au frais. Ce qui fait le plaisir des enfants.

A la sortie du champ, nous poursuivons sur une route peu passante avant de nous engager dans une impasse où les habitations nous réservent de jolies surprises. Un énorme cerisier gonflé de ses fruits rouges, des canards prenant un bain de soleil au bord d’une mare, un jardin magnifiquement fleuri, une statuette originale ou encore un porche surmonté d’un avion de bois.

Avant d’arriver à la lisière d’un bois, nous longeons un champ de lin. J’aime beaucoup cette plante. Lorsqu’elle est fleurie, le vent caressant ses fleurs bleues donne la sensation du mouvement des vagues en pleine mer. Aujourd’hui, le lin est encore vert, mais la finesse du brin offre l’illusion d’une certaine douceur.

© Eye Eure Productions

Nous entrons dans la forêt. Après 45 minutes de marche en plein soleil, la fraîcheur des lieux est appréciable. La petite musique du grillon de la plaine laisse place au chant des oiseaux. Parmi cette grande cacophonie, on reconnaît au loin la mélodie du coucou. Tout à l’heure, nous traverserons le Chêne Regnier, un agréable vallon forestier classé Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique.

Le bruit du vent soufflant dans les feuillages fait croire à mon fils qu’une chute d’eau n’est pas loin. C’est un mirage auditif ! Le Lême, que nous croiserons plus loin, est à sec en ce moment. Ce petit cours d’eau est en fait une rivière souterraine qui n’apparaît que lors d’hivers à forte pluviométrie.

Par endroit, le chemin a des herbes un peu hautes. En bons randonneurs amateurs que nous sommes, nous avons prévu le pantalon et les chaussures fermées.

Le circuit se termine de nouveau à travers champs. A la file indienne, nous parcourons les derniers mètres jusqu’à notre point de départ.

Il est midi moins le quart. Les enfants ont bien marché. Les routes peu fréquentées et les longues portions à travers champs et forêts nous ont permis de les laisser se balader en toute sécurité. Il est maintenant temps de rentrer pour reprendre des forces autour d’un repas bien mérité.