En été, les températures grimpent vite dans le sud de l’Eure. Et dans ce cas, nous avons l’habitude d’aller chercher la fraîcheur au cœur des grandes étendues boisées de Normandie. Voilà pourquoi, mon ami Thomas et moi, avons choisi de randonner sur le circuit du massif forestier.

La forêt de Breteuil est un massif forestier français de 121 hectares qui accueille des groupements végétaux et des peuplements d’animaux assez remarquables. Elle est ponctuée de quelques mares d’une grande richesse écologique (classées Natura 2000). Zone de refuge pour la faune et la flore, elle joue un rôle de régulation des facteurs climatiques et de protection contre l’érosion.

Le circuit débute à l’église de Sainte-Marguerite-de-l’Autel (nouvelle commune du Lesme). Le parking, bordé d’arbres, offre un peu d’ombre et nous sommes contents de pouvoir garer notre véhicule au frais. Les premiers mètres, dans une partie résidentielle sont sympathiques. Nous apprécions la quiétude du quartier et admirons de jolies maisons de part et d’autre de la route.

Au bout d’un kilomètre et demi, nous sommes déjà en forêt et quittons le bitume pour un petit sentier enherbé. Aux alentours de la Brèche à la poule, nous trouvons au sol une jolie petite plume d’un bleu vif un peu turquoise. Je la fixe sur mon chapeau en signe de reconnaissance auprès des oiseaux qui peuplent les lieux.

Plus loin, nous rejoignons le GR222 qui relie Verneuil d’Avre et d’Iton à Pont de l’Arche. J’ai l’impression d’être une exploratrice, globe trotteuse car je me trouve sur un sentier de grande randonnée et j’imagine le nombre de personnes qui ont foulé ce sol avant moi. Thomas ne cesse, lui, de s’imaginer des chevaliers passant à cheval parmi ces allées boisées. Le cadre est calme et nous pousse doucement à la rêverie.

Quelques centaines de mètres plus loin, on aperçoit de nombreuses traces  au sol. Nous décidons de nous écarter du circuit pour les suivre et débouchons à la mare aux oiseaux. Il semble que tous les animaux de la forêt se soient retrouvés ici pour s’abreuver à ce point d’eau ! Nous reprenons notre parcours.

Sur la Ligne des Grands Bois,  la nature nous sourit à nouveau et nous avons droit à un concert de croassement de grenouilles. Nous décidons de reposer nos jambes et de prendre des forces pour la suite du parcours. Nous trouvons, à deux pas du sentier, des souches d’arbres où nous pouvons nous asseoir toujours au calme pour manger nos sandwichs. Nous nous y sommes fait un ami : un petit scarabée semble lutter de toutes ses forces contre brindilles, feuilles, trous pour venir vers nous. Etait-ce un scarabée glouton (attiré par nos sandwichs) ?

La suite du parcours est assez monotone. Nous nous demandons quand nous apercevrons le bout de ces allées où l’horizon se perd à l’infini. Après le carrefour du Grand Huttier, l’allée est chargée d’empreintes d’animaux. Nous nous attendons à en croiser à tout moment. Thomas reprend sa rêverie sur les chevaliers. Il a l’impression que ces grandes allées sont anciennes et chargées d’histoires.

Enfin ! Nous arrivons au bout de cette voie forestière et sommes récompensés de cette longue marche par un point de vue de toute beauté (juste à la sortie de la forêt avant d’entrer dans le lotissement)! Nous sommes seuls, la forêt fait place aux champs vallonnés. Le soleil, déjà plus bas à cette heure (environ 16h45), enveloppe ce paysage champêtre d’une lumière doucereuse.

Après avoir traversé le petit lotissement, je suis heureuse de marcher à nouveau au milieu des champs. La forêt m’a beaucoup plu mais commençait à être un peu monotone.  Nous contournons une ferme et débouchons sur des petites routes. Le passage de la terre au goudron ne convient pas à nos pieds qui réclament un peu de repos, mais nous le savons, l’église est à quelques pas, nous sommes bientôt arrivés.

En cette fin d’après-midi à la campagne, je me sens terriblement bien. Le soleil est bas et se reflète sur les blés pour leur donner une très belle couleur dorée. La chaleur amène à mes narines ce petit quelque chose qui sent l’été et que je ne saurai décrire. Je vois des hirondelles folles qui dansent au-dessus d’un pré et je sais comme ce spectacle-là devient rare ! Cette randonnée a finalement éveillé tous nos sens.